"There’s something strange going on…" – Quand les TOC nous enferment dans une enquête invisible
- ste-franco
- 13 juin
- 3 min de lecture

"This is an emergency…"
Quand on vit avec des TOC, c’est comme mener une enquête intérieure sans fin. On est à la fois le détective et le prisonnier. Comme dans un épisode de X-Files, quelque chose de « pas normal » se passe dans notre tête. Mais contrairement aux séries, ici, personne ne voit le danger.
"It doesn’t take a degree in common sense to see what’s going on around you."
Et pourtant… tout paraît logique, de l’extérieur. On fonctionne, on sourit. On cache bien. Mais à l’intérieur, c’est un champ de bataille. Ce sont des pensées intrusives qu’on ne veut pas. Des doutes constants qui rongent. Des peurs irrationnelles qu’on tente d’apaiser avec des rituels invisibles.Pas pour aller mieux. Juste pour ne pas sombrer.
Quand on vit avec des TOC, ce qui se passe en nous ne saute pas aux yeux. Et pourtant, c’est un état d’urgence permanent, invisible. Notre cerveau interprète des dangers partout. Des pensées irrationnelles surgissent, encore et encore, et nous poussent à agir, à vérifier, à éviter, à répéter… pour ne pas perdre pied.
"Truth lies in what you see, not what you hear."
Ce qui est le plus difficile à faire comprendre, c’est justement que ce n’est pas une question de logique, ni de raisonnement. Ce n’est pas une superstition qu’on pourrait balayer d’un revers de la main. C’est une réalité intérieure obsédante, une peur qui colle à la peau. Un sentiment que quelque chose de terrible arrivera… si on ne fait pas ce rituel, ce geste, cette prière silencieuse.
"There’s something strange going on…"
Oui. Quelque chose de profondément étrange… mais ça ne se voit pas.
C’est une lutte intérieure, silencieuse. Une phrase tourne en boucle. Une image intrusive surgit. Une peur absurde s’impose, encore et encore. On passe des heures à analyser nos pensées, à vérifier si ce qu’on a ressenti était « vraiment bien », à se demander si on est une bonne personne, si on n’a pas fait de mal, si on n’a pas oublié quelque chose d’important.
On répète mentalement des mots, des prières, des phrases rassurantes. On cherche la certitude absolue. Et tant qu’on ne l’a pas… on recommence.
Pas parce qu’on le veut. Mais parce qu’on doit.
Parce que sinon, une peur irréelle mais terriblement réelle prend toute la place.
"Things are getting strange, I’m starting to worry…"
Quand le TOC prend de la place, on s’épuise à essayer de rassurer notre esprit. Ce qui devait calmer notre angoisse finit par devenir la source de notre souffrance. Et là, comme Mulder et Scully, on cherche des réponses. On devient à la fois l’enquêteur… et la victime de cette énigme psychique.
👥 Et comme dans X-Files, ce qu’il nous faut, c’est un duo :Quelqu’un pour rester avec nous, sans juger. Quelqu’un qui n’a peut-être pas toutes les réponses, mais qui nous croit.
"And I can’t find my Mulder and Scully…"
Quand on est seul avec ses TOC, tout paraît plus effrayant. Mais être entendu, reconnu, c’est déjà commencer à alléger le fardeau.
Parce qu’en France encore, les TOC sont trop souvent traités comme des bizarreries inoffensives, on les banalise, on en rit. On oublie qu’ils peuvent être une souffrance dévorante, paralysante, invalidante.
À vous qui vivez dans cette enquête intérieure sans fin : vous n’êtes pas fous. Vous n’êtes pas seuls. Il y a des pistes à explorer, des traitements à ajuster, des voix à faire entendre. Et parfois, un simple regard qui dit : “je te soutiens”, suffit à nous faire avancer.
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