Alternant phases d’excitation et de dépression, les troubles bipolaires concernent entre 1 et 2,5 % de la population. Des réponses thérapeutiques adaptées existent aujourd’hui mais les patients souffrent principalement de retard de diagnostic et d’un risque de mortalité précoce.
COMMENT DIAGNOSTIQUER LES TROUBLES BIPOLAIRES ?
LE CYCLE INFERNAL DES ÉPISODES D’EUPHORIE ET DE DÉPRESSION
Si la bipolarité suscite depuis peu un regain d’attention des médias et du grand public, elle n’a rien de récent. Autrefois identifiée sous le terme de psychose maniaco-dépressive, on lui préfère désormais le qualificatif de troubles bipolaires en raison de la diversité des formes qu’elle peut adopter. Les troubles de l’humeur qui la caractérisent se manifestent par l’alternance de phases euphoriques (ou maniaques) et de phases dépressives. La durée des épisodes peut varier de quelques jours à quelques semaines ou mois. Connaître l’intensité et la durée de ces épisodes aigus, et identifier les symptômes qui accompagnent la maladie est essentiel pour déterminer la forme de bipolarité dont souffre le patient.
AU QUOTIDIEN, DES SYMPTÔMES INVALIDANTS
La bipolarité est une maladie contraignante, affectant la vie quotidienne. Elle peut concerner différents domaines comme les facultés cognitives - en perturbant la mémoire, l’attention ou encore les fonctions exécutives des malades -, le sommeil - une insomnie sans fatigue peut être le signe d’un épisode maniaque - ou encore se manifester à travers une fatigue excessive. Elle se caractérise également par l’impossibilité de pouvoir gérer ses émotions, et cette hyperréactivité émotionnelle s’incarne dans des comportements irritables, colériques. Elle peut aussi donner lieu à des troubles anxieux.
UN RETARD DE DIAGNOSTIC ALARMANT
Mais c’est le retard de diagnostic qui pénalise le plus les patients. On estime à 10 ans en moyenne le temps écoulé entre un premier épisode et l’instauration d’un traitement adapté. Ce décalage s’explique par la méconnaissance de la maladie de la part des médecins, qui associent souvent les symptômes de la bipolarité à ceux de la dépression. Si bien qu’actuellement, 40 % des dépressifs pourraient en réalité souffrir de bipolarité sans être diagnostiqués.