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Le TOC envahi par le trouble de l’humeur : un combat au quotidien



Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) sont souvent associés à des comportements répétitifs et des pensées envahissantes. Cependant, ce que l’on ignore parfois, c’est que ces troubles peuvent être aggravés ou amplifiés par des troubles de l’humeur.

Ce duo complexe rend la vie de ceux qui en souffrent encore plus difficile, créant une véritable spirale d’anxiété, d’angoisse et de détresse émotionnelle. Dans cet article, nous allons explorer la manière dont ces deux troubles interagissent et alourdissent le quotidien.


Le TOC : un trouble qui contrôle l’esprit


Les TOC se manifestent par des pensées intrusives, récurrentes et indésirables (les obsessions) que la personne tente de neutraliser ou d’apaiser par des actions répétitives (les compulsions).

Ces comportements sont souvent épuisants, prenant beaucoup de temps et d’énergie, et engendrent une souffrance considérable. Les personnes touchées savent souvent que leurs peurs sont irrationnelles, mais ne peuvent s’empêcher d’agir pour soulager leur anxiété.

Cependant, dans le cas où un trouble de l’humeur vient s’ajouter au tableau, les TOC prennent une dimension encore plus envahissante et incontrôlable.


Les troubles de l’humeur : un amplificateur des TOC


Les troubles de l’humeur, tels que la dépression ou le trouble bipolaire, se caractérisent par des variations extrêmes de l’humeur. Une personne peut passer de périodes de tristesse profonde à des moments d’exaltation intense, selon le trouble spécifique qu’elle traverse.

Lorsqu’un trouble de l’humeur coexiste avec des TOC, un véritable cercle vicieux peut se créer :

  1. Anxiété accrue : Les TOC sont en grande partie alimentés par l’anxiété. Lorsque l’humeur est altérée, notamment lors d’un épisode dépressif, cette anxiété peut s’intensifier, aggravant les obsessions et compulsions. La personne peut se retrouver paralysée par la peur, incapable de contrôler ses rituels.

  2. Perte de motivation et apathie : En période de dépression, il devient difficile pour la personne de s’impliquer dans une thérapie ou de trouver la force de résister à ses compulsions. Le traitement des TOC demande souvent de l’engagement et une lutte constante contre les compulsions. Mais lorsqu’une dépression frappe, cette énergie est réduite à néant, renforçant le sentiment de désespoir.

  3. Épisodes maniaques : Pour ceux qui souffrent de troubles bipolaires, les phases maniaques ou hypomaniaques peuvent entraîner des comportements compulsifs encore plus désinhibés et incontrôlables. L’euphorie et l’agitation peuvent pousser à des rituels plus intenses ou risqués, augmentant les risques de décompensation.


Une prise en charge plus complexe


Lorsque les TOC sont envahis par un trouble de l’humeur, la prise en charge devient plus complexe. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), qui fonctionnent bien pour les TOC isolés, doivent souvent être adaptées pour inclure la gestion des troubles de l’humeur. Un suivi psychiatrique avec des ajustements médicamenteux est parfois nécessaire pour stabiliser l’humeur avant de pouvoir vraiment travailler sur les TOC.


Les médicaments utilisés pour traiter les troubles de l’humeur, tels que les antidépresseurs ou les stabilisateurs de l’humeur, peuvent être bénéfiques pour certaines personnes, mais il est essentiel de trouver le bon équilibre. Un traitement inadapté peut parfois exacerber les symptômes obsessionnels ou causer des effets secondaires indésirables.


L’importance du soutien


Vivre avec un TOC et un trouble de l’humeur est un défi de taille, mais il est possible de trouver des moyens pour alléger cette charge. La pair-aidance et les groupes de soutien peuvent offrir un espace de réconfort et de partage d’expériences. Il est crucial de se rappeler que l’on n’est pas seul face à ces troubles. De nombreuses personnes vivent ce même combat et ensemble, il est possible de mieux comprendre, mieux gérer et trouver des moments de répit.


La sensibilisation à cette double problématique est essentielle pour que l’entourage, ainsi que les professionnels de santé, puissent adapter leur soutien et leur approche thérapeutique. La cohabitation des TOC et d’un trouble de l’humeur est complexe, mais avec une prise en charge personnalisée et un réseau d’aide solide, les personnes concernées peuvent retrouver un certain équilibre.


Lorsque les TOC et les troubles de l’humeur se rencontrent, la vie devient un véritable champ de bataille où chaque jour est un défi. Mais il est possible de surmonter cette combinaison difficile. La clé réside dans une prise en charge adaptée, une compréhension approfondie des deux troubles, et un soutien bienveillant et informé. Il est crucial de briser les stigmates, d’encourager la demande d’aide, et de s’armer des outils nécessaires pour retrouver un chemin vers l’apaisement.

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