Mon histoire avec les TOC a démarré au collège, avec des pensées violentes qui visaient mes proches ou moi-même (peur de faire du mal, d'insulter, pensées autodestructrices). Je n'ai eu le courage d'en parler que 10 ans plus tard, lasse de devoir lutter contre elles. C'est là qu'une psy m'a parlé de "phobies d'impulsion". En écumant les forums, j'ai compris que je n'étais pas la seule à en souffrir et c'était franchement salutaire pour moi. Ensuite, je suis devenue maman en 2017 et là, j'ai vraiment connu l'enfer. Mes journées étaient émaillées d'angoisses, j'avais peur des fenêtres, du bain, des couteaux, bref, d'à peu près toutes les situations qui impliquaient de gérer seule mon enfant. Heureusement, mon mari m'a beaucoup soutenue et aidée, nous avons mis en place des stratégies ensemble (expositions à 2, puis seule), j'ai aussi consulté très brièvement un thérapeute TCC, ce qui m'a aidée mais surtout, c'est la méditation de pleine conscience qui m'a vraiment permis d'évoluer et de comprendre que chercher à lutter contre ses propres pensées ne fait que les renforcer. Ça ne s'est pas fait du jour au lendemain, on n'acquiert pas de nouveaux réflexes sans un peu d'entraînement ! Il m'a donc fallu apprendre à faire face à mes peurs pour mieux les accepter et, à terme, apprendre à les "contrôler" en réduisant considérablement leur influence et leur fréquence. Entre-temps, j'ai eu une petite fille et je n'ai quasiment jamais eu de pensées agressives la concernant. C'est ce qui m'a poussée à écrire un livre ("Vivons heureux, même sous la pluie") et des articles (pour Psychologies, parents.fr) sur mon parcours, pour montrer aux personnes qui souffrent de phobies d'impulsion, qu'ils soient parents ou non, jeunes ou moins jeunes, que l'on peut s'en sortir et apprendre à vivre avec nos TOC. Et je souhaite à tous ceux qui connaissent cet enfer de pouvoir s'en sortir car j'estime qu'on est tous capables de bien plus qu'on ne le croit, mais que nous manquons de confiance en nous.
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